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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 09:36

        Autant le genre Pyrgus est facilement identifiable, autant les espèces à distinguer sont beaucoup plus problèmatiques, au point qu'il est impossible de nommer un individu isolé sur la seule base de photographies. Le paroxisme est poussé jusqu'à l'analyse des collections d'entomologistes ayant révélée que certains papillons ont été identifiés par erreur. Les collectionneurs se sont basés sur les critères externes (particulièrement les formules alaires) alors que la dissection des organes copulatoires des mâles (qui est - quasi - obligatoire) a prouvé leur appartenance à une autre espèce.

 

Le 26 juin 2010, une prospection dans la commune du Douhet, en Charente maritime, m'a permis de rencontrer un Pyrgus dont les critères externes correspondent à l'Hespérie de l'alchémille Pyrgus serratulae.

 

 

Hespérie de l'alchémille

Le Douhet - 17   26.06.2010

 

        Voici un papillon à la "robe" verte pictée de taches blanches (comme tous les Pyrgus). Similitudes dans les couleurs, l'apparence et le milieu : elle fréquente également les côteaux calcaires, prairies fleuries et à la même écologie que la plupart de ses cousines.

Sa période de vol se situe dans la tranche où évoluent le plus grand nombre d'hespéries, de mai à août. Elle ne constitue donc pas un critère d'identification fiable de l'espèce.

 

Ce recto est assez classique et ne constitue pas un élément déterminant, même si la livrée de l'aile postérieure est dépouvue de taches. Qu'on se le dise, chez beaucoup de papillons, le verso des ailes  (particulièrement l'aile postérieure) apportent un maximum de critères pour une identification (quasi) certaine. Et bien évidemment, c'est la partie la plus difficile à photographier chez ces petits insectes.

 

L'individu présenté est une femelle : son abdomen se termine en pointe alors que le mâle présente une extrémité plus évasée. 

 

Hespérie de l'alchémille

Le Douhet - 17   26.06.2010

 

       Par chance, elle recherchait un perchoir pour passer la nuit et la voici posée sur une graminée.

Le verso montre des caractères conformes à serratulae : la couleur de fond est jaune verdâtre uni, la tâche centrale est rectangulaire (certes échancrée sur le côté droit, comme nombre d'individus de l'espèce), une tâche arquée près de l'angle anal et surtout, la tache ovale près de la cote, indiquée dans plusieurs guides d'indentification des lépidoptères (Tristan Lafranchis, Tom Tolman et Richard Lewington) comme une marque caractéristique de l'espèce.

 

Sa chenille évolue sur des rosacées : Potentilla sp, Alchémille.

 

L'Hespérie de l'alchémille est considérée en déclin et rare dans l'Ouest de le France. Plus commune - même abondante - en montagne, elle suit l'évolution d'autres papillons (voire des oiseaux, mammifères...) qui, pour échapper à la pression humaine, se retranchent en altitude.

 

La difficulté d'identification et l'incertitude des critères spécifiques de l'espèce constituent également une grande difficulté pour apprécier réellement sa répartition et son abondance française.

 

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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 11:35

              Observée pour la première fois aux alentours de Vérone en 1770, le botaniste néerlandais Nicolaas Laurens Burman (élève de Linné, s'il vous plaît !) attribua à une nouvelle orchidée le nom scientifique Serapias vomeracea, reprit par Briquet en 1910. Serapias :  de Sérapis, dieu égyptien, adopté par les Grecs qui donnaient ce nom à une orchidée réputée aphrodisiaque, et vomeracea de vomer : un soc de charrue, en raison de la ressemblance du labelle de la fleur ("ses langues rouges") à l'outil agricole.

 

Ainsi cette orchidée sera nommée le Sérapias en soc.

 

Il est vrai qu'une référence botanique au soc de charrue est pour le moins étonnant ! Il faut remettre cette comparaison dans le contexte rural de l'époque. Fin XVIIIème, début XIXème siècle et début du XXème sont des périodes où l'agriculture était l'une des activités professionnelles les plus répandues dans le monde. Rappelons qu'au moment de la révolution française, plus de la moitié des français étaient agriculteurs ! Pour des botanistes, la comparaison était sans doute logique.

 

Sérapias en soc

Auros - 33   25.05.2009

 

      Ce sérapias se distingue des autres espèces françaises du genre par un port élancé et laxiflore, de grandes fleurs dont le labelle est pourvu d'une longue pilosité blanche atteignant la moitié de l'épichile. La plante est robuste, haute de 17 à 60 cm. Sa floraison est assez longue : de mars à juin (juillet).

 

Si certaines orchidées assurent leur fécondation croisée en trompant un insecte par la couleur et la forme du labelle, la diffusion d'odeurs proches des phéromones ; en disposant de nectar ou feindre que la fleur en possède ; les Sérapias ont adopté une autre tactique indispensable à leur reproduction. Ils offrent le gîte... mais pas le couvert !

 

 

Sérapias en soc

Auros - 33   25.05.2009

 

    Dépouvu de nectar, la plante assure sa fécondation par le biais des hyménoptères (guêpes, abeilles solitaires...). Pour les attirer, l'évolution naturelle a modifié l'hypochile en un petit tunnel sans issue (ce trou noir au dessus du labelle). Lors des nuits froides, de journées fraîches ou par temps pluvieux, les insectes trouvent refuge dans cet abri, où la température est de 1 à 3 degrés plus élevée qu'à l'extérieur. Confortablement installés, ils entrent en contact avec les pollinies qu'ils transportent par la suite dans une autre fleur. A défaut d'une collation, la plante garantie la protection.

 

D'autres sérapias ont adoptés des stratagèmes différents. On en attendait pas moins d'une famille de plantes à la mécanique aussi complexe, qui dépasse de loin la binette... ou le soc de charrue !

 

 

Biotope Sérapias en soc

Biotope de Serapias vomeracea : clairière d'un bois caducifolié (Quercus sp) en milieu calcaire

Auros - 33   25.05.2009


        Le Sérapias en soc est une orchidée qui peut être abondante dans ses stations méditerranéennes. Plus rare ailleurs, sa répartition se morcèle jusqu'en Charente-Maritime. En Poitou-Charentes, elle bénéficie d'une protection régionale depuis 1988. Cette protection nécessite la conservation de ses habitats : clairières,  prairies humides et autres côteaux calcaires. L'une des principales menaces, outre leur destruction, est l'évolution naturelle du milieu en surface boisée fermée. Une fauche tardive semblerait être la meilleure gestion pour la conservation de cette espèce en Charente.

 

 

Sérapias en soc-copie-1

Sud-Charente - 16  08.05.2013

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 13:15

Dans le règne animal, les grands migrateurs ne sont pas pour autaut de gros animaux. Je cite souvent en exemple la Sterne arctique Sterna paradisea, un oiseau de la famille des mouettes, symbole de la plus grande migration aviaire et animale. Du haut de ses 34 cm, 85 cm d'envergure pour une centaine de grammes, elle niche sur les côtes nordiques et hiverne dans les eaux côtières subantarctiques. Un voyage (surtout océanique) de près de 80 000 km par an. Leur durée moyenne de vie étant de 15 ans (20 à 30, maximum connu de 31ans), certaines parcours quelques 600000 km en une vie, la doyenne ayant parcouru 2.2 millions de kilomètres !

 

La migration n'est pas réservée aux seuls piafs, gnous et autres saumons... les papillons ont leurs dignes représentants de cet exil forcé, même vital, emmenant certaines espèces de la France au Royaume-Uni. Tout comme la sterne, il a des ailes, une queue (même deux !)... point de plumes mais des écailles, et beaucoup ne résistent pas à l'appel du nord.

 

Azure-porte-queue.jpg

Bois-Redon - 16   28.07.2010

 

 

     Appartenant au groupe des polyommatinae (les petits bleus), l'Azuré porte-queue est un papillon facilement reconnaissable. Les zébrures sinueuses du verso de ses ailes, les deux ocelles près de l'angle anal et la bande submarginale blanche du revers de l'aile postérieure sont autant de critères qui caractérisent l'espèce.

Sa période de vol relativement longue et la polyphagie de la chenille font de ce papillon un hôte fréquent des milieux ouverts : lieux incultes, prairies sèches ou humides, parcs et jardins fleuris... Commun dans le sud de la France, sa répartition est plus aléatoire en remontant au nord et ses effectifs, variables d'une année sur l'autre.

 

Pourquoi une espèce aussi fragile effectue des migrations de plusieurs centaines de kilomètres, amenant certains individus (ils sont rares) sur les côtes anglaises ? Jalouse-t-il les oiseaux au point de les imiter ?

 

La migration est un voyage nécessaire, même indispensable, pour fuir les conditions climatiques défavorables et un milieu de reproduction devenu hostile. Cette définition s'accorde tant pour les oiseaux que les papillons, à la différence que chez les papillons, un autre concept doit être pris en considération : la colonisation.

En effet, chez l'Azuré porte-queue (comme d'autres papillons migrateurs), on assiste à une migration vernale des nombreux adultes fraîchement émergés vers des territoires nordiques, l'objectif étant très probablement d'occuper de nouveaux territoires. Le plurivoltisme de l'espèce et la grande diversité des plantes-hôtes de la chenille (diverses fabacées...Ulex parviflorus, Lathyrus latifolius ...) lui permettraient d'occuper un plus grand domaine vital, au delà des régions, voire des frontières.

 

 

Azuré porte-queue

Barranco de Gorgol - Sp   04.08.2009

 

 

      Cette espèce est comme programmée pour une grande occupation des terres et peut même hiberner à l'état d'oeuf, de chenille ou de chrysalide.

Mais depuis ces dernières années, le flux migratoire du papillon est plus occasionnel. Une rareté des individus qui peut s'expliquer notamment par l'utilisation massive des intrants chimiques (pesticides, insecticides), la France étant le premier utilisateur européen de pesticides : 110 000 tonnes/an.

 

Cà donnerait presque envie de migrer également en Europe du nord...

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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 08:17

L'Orchis brûlé Neotinea ustulata pousserait-elle trop près des flammes ? Il n'en est rien. Cette orchidée n'est pas une pyrophyte, elle ne joue pas avec le feu !

 

Orchis brûlé 5

       Côte Belet - 79   19.05.2010

 

    D'une hauteur atteignant 30 à 40 centimères, l'Orchis brûlé est une orchidée très facile à identifier. Comme son nom l'indique, son apparence équivaut à une plante cramée. Ses fleurs, petites et nombreuses, sont blanches ponctuées de tâches brun rougeâtre. Le sommet de la plante est totalement cramoisi. Ses feuilles, non tachetées, sont vertes bleutées.

 

Orchis brûlé 2

Coteau de Maumont

Saint-Amant de Montmoreau - 16  07.05.2008

 

   L'apparence carbonisée du haut de la plante s'explique par la couleur sombre des sépales.

Les fleurs, comme chez la majorité des autres Orchis, s'ouvrent de bas en haut, en suivant la logique de pollinisation des insectes. Les fleurs les plus hautes sont donc les dernières à s'ouvrir, et donc à "perdre" cette large brûlure, certaines ne s'ouvrant pas du tout.

 

Orchis brûlé 3

     Saint-Maurice de Tavernole - 17   29.04.2007

 

    La plante s'épanouie de fin mars à juillet en milieu sec, calcaire comme les bords de route, lisières, pelouses maigres... Sa répartition concerne la majeure partie du territoire, mais elle semble absente dans certains départements bretons (Finistère, Côtes d'Armor) et en Corse. Assez commune en Charente, je la rencontre régulièrement dans les coteaux calcaires.

 

Une sous-espèce de l'Orchis brûlé, Neotina ustulata aestivalis, croît dans l'Est du pays, du Bas-Rhin à la Drôme. Distincte de l'espèce type par sa période de floraison beaucoup plus tardive (à partir de juin), ses feuilles plus grandes et son inflorescence plus longue et pointue.

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 08:22

Le Voilier blanc, appelé également Flambé hispanique, est un papillon localisé en Afrique du nord et dans la péninsule ibérique. En France, il remplacerait le Flambé dans les Pyrénées orientales, une partie de l'Aube et de l'Ardèche.

Ce papillon est l'exemple typique du désaccord des lépidoptérologues, donc d'une systématique bancale. Alors que certains indiquent qu'il est une sous-espèce du Flambé, d'autres le reconnaissent comme étant une espèce à part entière. Si l'"espèce" représente une population féconde aux critères morphologiques fixés, produisant une descendance fertile et isolée d'autres espèces (barrières génétique, géographique...), la "sous-espèce" manifeste des différences insuffisantes pour être érigée en espèce distincte.

 

Voilier blanc

Voilier blanc Iphiclides feisthamelii    Barranco de Gorgol - Sp  04.08.2009

 

       Comparons les deux espèces... disons... les deux individus. Le Voilier blanc se distingue du Flambé par la couleur de fond des ailes blanche, les zébrures très marquées et la cote jaune contrastée. Sa distribution ibérique et africaine diffère de celle du Flambé (plus nordique), sa limite de répartition se situant dans le Roussillon. A ce sujet, des études sur leur répartition spécifique, une éventuelle sympatrie et interfécondité des individus permettraient de définir une systématique définitive du Voilier blanc.

Outre la morphologie, des différences sont notées dans la structure du chorion (enveloppe dure et résistante de l'oeuf) et les génitalias.

 

Les génitalias ??? beaucoup d'espèces d'Hespéries sont considérées comme telles principalement (voire uniquement !) par les structures de leurs pièces copulatrices, alors que certaines sont morphologiquement quasi identiques (des individus isolés ne peuvent être identifiés par des critères mophologiques externes), vivent en sympatrie, ont les mêmes plantes-hôtes....

Pourquoi le Voilier blanc n'est pas reconnu définitivement comme une espèce à part entière alors que les différences morphologiques (internes ET externes) sont évidentes et sa répartition nettement méridionale ?

 

 

Flambé (pour comparaison)

Bois Redon - 16  06.07.2009

Flambé

 

 

 

Pour en revenir à notre Voilier, il navigue largement en péninsule ibérique. Sa phénologie est proche du Flambé, ses plantes-hôtes, également des rosacées (Prunus sp.). Tout comme son cousin, il aime les milieux chauds, buissonneux et les vergers. Sa période de vol (plurivoltin) s'étend de mars à septembre.

          

 

 

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 18:33

Outre l'Ophrys des Olonnes, le Poitou-Charentes compte une autre orchidée qui ne pousse que dans la région et nulle part ailleurs. L'Ophrys du Massif d'Argenson se localise en Charente, Charente maritime, Vienne et Deux-Sèvres, sur sol calcaire, sec, le long des routes. D'abord considéré comme une sous-espèce de l'Ophrys araignée, sa phénologie et ses différences morphologiques en font une espèce à part entière.

 

Le commune du Douhet, en Charente maritime, révèle quelques stations idéales pour une prospection méticuleuse. Alors que d'autres ophrys tirent leur révérance d'une saison qui s'achève en des milliers de graines disséminées au gré des vents, une tardive s'ouvre discrètement aux derniers soleils de juin.

 

Ophrys du massif d'Argenson Le Douhet - 17  19.06.2010

 

  La ressemblance avec ses cousines "araignées" est sensible, mais  l'Ophrys du massif d'Argenson se différencie d'abord et surtout par sa floraison particulièrement tardive, jusqu'à 2 mois après ses consoeurs. Un autre détail marqué : la bande verdâtre des pseudos-yeux et les dimensions des fleurs, assez petites et donc, proches de l'Ophrys petite araignée.

 

Notre orchidée endémique n'a pas de marge jaune ni de gibbosités (ou sinon très faibles), sa macule est simple, en forme de H ou de X.

 

Le jizz est également efficace. La plante étonne au premier coup d'oeil par la fraîcheur de ses fleurs alors que les araignées sont très avancées, voire fanées.

 

 

 

Ophrys du massif d'ArgensonOphrys du massif d'Argenson

 

 

Le Douhet - 17  19.06.2010

 

 

 

     Comme tous les Ophrys, notre régionale présente des macules variables.

La plante peut atteindre 30 cm de hauteur. Les pétales sont larges (2.5 à 4.5 mm), le labelle brun rougeâtre, petit (7 à 10 mm).

 

 

Noter que ce pied, comme tous ceux que j'ai observé ce jour, possède des boutons qui ne sont pas encore épanouis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    Le statut rarissime et extrèmement localisé de cette plante, dû à son endémisme, pourrait justifier sa protection totale. Et pourtant ! l'Ophrys du massif d'Argenson ne bénéficie d'aucun classement particulier. Même si ces effectifs relativement faibles sont reconnus, la plante peut-être cueillie sans vergogne.

 

Il est étonnant, même sidérant, que cette orchidée si attractive à l'oeil ne bénéficie d'aucune protection nationale, européenne, même mondiale ! alors que l'on sait que quelques années suffisent pour éradiquer une espèce endémique. Qu'importe la situation géographique, une epèce endémique devrait bénéficier d'une protection totale compte-tenu de la fragilité, et généralement, des exigeances de l'espèce.

 

 

 

 

 

 

Le Douhet - 17  19.06.2010

 

Ophrys du massif d'Argenson

 

 

 

 

 

 

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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 13:14

Roquebillière, en vallée de la Vésubie. Petite ville de 1600 habitants de l'arrière pays niçois. A l'est du centre-ville, la piste forestière d'Albéras, à prendre en voiture parce que très longue, accède aux altitudes de la Vésubie, où les reliefs cisaillent le paysage. Si je me sens tout petit (et ce n'est pas qu'une impression), qu'en pense le Sablé provençal ?

 

Biotope Sablé provençal

Biotope de Agrodiaetus ripartii

Roquebillière - Piste d'Albéras - 06   17.08.2010

 

       Dans les versants ensoleillés, plusieurs papillons rythment mon après-midi montagnard. Parmi eux, le Sablé provençal. Il existe trois espèces de sablés en France, dont le provençal qui est le plus rare et localisé. D'autres sablés peuplent l'Europe. La distinction de certaines populations est difficile voire impossible sur le terrain, les caractéristiques étant d'ordre chromosomiques et biochimiques.

 

Le milieu ci-dessus est favorable pour l'espèce : altitude, pelouse rase, versant ensoleillé et chaud, bouquets de lavande et présence de sainfoins, plantes-hôtes des chenilles.

 

 

Sablé provençal  Roquebillière - Piste d'Albéras - 06

17.08.2010

 

 

      Première particularité des sablés français : le trait blanc traversant le recto de l'aile postérieure. Ce critère est spécifique aux Agrodiaetus.

 

La couleur de fond est brun clair, avec des ocelles cerclés de blanc, de forme irrégulière.

 

Les trois espèces françaises sont assez ressemblantes, particulièrement les femelles. La différence repose sur un examen précis des individus. J'écris bien "des" puisque l'idéal est toujours d'avoir plusieurs individus d'une population  présentant les mêmes critères pour certifier l'espèce.

 

La couleur du recto des mâles varie en fonction des espèces, du bleu brillant au brun. On reconnait le mâle du Sablé provençal, qui est brun, par la présence d'une tache androconiale bien visible sur le recto de l'aile antérieure. Pour les femelles des différentes espèces, la reconnaissance se fait principalement par la couleur des franges, brunes ou bicolores.

 

 

 

Sablé provençalRoquebillière - Piste d'Albéras - 06   17.08.2010

 

 

       Le même individu, les ailes ouvertes. On distingue nettement la zone androconiale pelucheuse qui s'étend le long de la cote, au delà de la moitié basale de l'aile antérieure, preuve d'un mâle, brun, donc du Sablé provençal. Par ailleurs, les franges sont brunes, on distingue même une variance de couleur (brun plus foncé dans la moitié interne).

 

Les oeufs sont déposés un à un sur les inflorescences de Sainfoin Onobranchys sp. Quant aux adultes, ils sont attirés par la lavande, comme le montre ces photos où le mâle est posé sur de la lavande... très sèche ! Ce jour, j'ai également observé un accouplement.

 

Cette espèce évolue entre 200 et 2000 mètres d'altitude et compte plusieurs taxons dont certains peuvent être elevés en rang d'espèce, compte-tenu de leur localité géographique. En effet, les clés de détermination les plus récentes indiquent que l'identification de certains individus passent obligatoirement par leur localité géographique.

Pour l'instant, la France comptent 3 espèces de sablés, mais sûrement beaucoup plus au regard des progès de la science et de l'attachement de certains lépidoptérologues à considérer certaines sous-espèce en espèces, eu égard aux différences plus ou moins nettes entre les populations, basées généralement sur la taille, la couleur des ailes, voire les plantes-hôtes.

 

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9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 17:03

Rendez-vous dans le Mercantour, l'un des neufs parcs nationaux français. Ce 21 août, un roi caresse les 1800 mètres de versants rocheux à la recherche de fleurs d'Astéracées. Ivresse de l'altitude, l'Apollon s'élève et affronte les montagnes alentours, puis redescend comme neige qui fond au soleil. Le réchauffement climatique aurait-il raison de lui ?

 

 

Apollon

La Madone de Fenestre - 06   21.08.2010

 

 

L'Apollon est un rhopalocère de relief, occupant les prairies et versants ensoleillés de 400 à 2500 mètres, sa répartition se concentrant surtout entre 1000 et 1800 mètres.

 

Grand (plus de 8 cm d'envergure), le flocon de neige se reconnait facilement par sa couleur de fond blanche, ses antennes gris pâle sans annelures, les taches noires des ailes antérieures et ses deux ocelles rouge orangés (suivant l'usure et les individus) au recto et verso des ailes postérieures. A noter également la bordure marginale transparente (hyaline : dépourvue d'écailles) de l'aile antérieure.

 

Disparu des Vosges depuis 1976, l'Apollon souffre gravement de la déprise agro-pastorale, du reboisement des prairies et du réchauffement climatique. Il a également disparu du mont Pilat, du Puy-de-Dôme, des bas plateaux du Jura... Victime de collectionneurs qui auraient prélevés des populations entières, ce papillon fut le premier dont la capture a été interdite en Allemagne dès 1936, et en France en 1977 (CITES, interdisant notamment sa commercialisation).

 

Sa disparition est plus ou moins brutale suivant les localités. Si l'espèce est encore bien présente dans les Alpes, la diminution des effectifs dans de nombreuses stations, notamment le Massif Central, s'expliquent par la fermeture des milieux et l'afforestation des pelouses. Une autre explication s'ajoute pour expliquer une diminution nette et brutale dans les Causses. Si l'espèce était abondante jusqu'en 1988, les hivers 89 - 90 ont été anormalement chauds, au point de quasi-condamner l'espèce.

 

Si la disparition des pelouses alpines est la cause évidente de la raréfaction dramatique de l'Apollon, les plantes nourricières des chenilles - orpins (Sedum sp), joubarbes (Sempervivum sp) - étant des espèces de plaine, non forestières ; comment expliquer l'impact brutal du réchauffement climatique sur les populations de cet insecte ? Pourquoi est-il un papillon du froid ?

 

Apollon

La Madone de Fenestre - 06   21.08.2010

 

        Il y a des papillons dont la biologie impose le froid pour différentes raisons : reproduction, alimentation... En ce qui concerne l'Apollon, la neige - et donc le froid -  s'impose dans le développement des chenilles. Si les adultes sont héliophiles (ils aiment la lumière) et émergent à la fin du printemps et en été, les oeufs et les chenilles ont besoin d'un manteau neigeux suffisant pour leur diapause hivernale. Ce temps passé au ralenti est comparable à l'hibernation des chauves-souris. Le froid les entraine dans un état de torpeur (proche de la mort) où la totalité des expressions vitales s'expriment au ralenti. Certaines, comme l'alimentation et la croissance, s'arrêtent complètement.

 

Alors que la majorité des chenillettes de l'Apollon sortent au printemps, d'autres émergent dès l'automne. Elles hivernent alors dans la litière recouverte de neige et commencent à s'alimenter uniquement par temps ensoleillé, à partir de février. Si la neige et le froid disparaissent, ce cycle est perturbé. Donc condamné à court terme.

 

Par ailleurs, les plantes nourricières des chenilles, vivaces, ont également besoin de ce repos hivernal pour prospérer.

 

Le réchauffement climatique serait la raison d'une hausse de la limite de répartition du papillon, de 100 à 200 mètres d'altitude, ce qui expliquerait sa disparition dans le Larzac. L'Apollon étant inféodé à 700-800 mètres, l'altitude maximale du Larzac est d'environ 900 mètres. Comment atteindre une altitude protectrice qui n'existe pas ? 

 

 

Apollon

Femelle. Le sphragis est bien visible

La Madone de Fenestre - 06   21.08.2010

 

        Autre élément qui caractérise les appolons : le sphragis de la femelle.

 

D'origine, la sphragis était la marque d'un propriétaire pour indiquer les objets qui lui appartenaient. Pour notre Apollon, il s'agit d'une structure cornée située au bout de l'abdomen de la femelle, formant un crochet. Le sphragis est une véritable ceinture de chasteté. Secrété par le mâle durant l'accouplement, il empêche toute autre copulation de la femelle. Chaque espèce de Parnassius a un sphragis bien particulier.

 

  Biotope de l'Apollon

La Madone de Fenestre - 06   21.08.2010

 

       Voici le milieu où j'ai observé l'Apollon : prairies rases, éboulis, en altitude.

 

 

Les projections climatiques du XXIè siècle présentée par le GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat) indiquent une augmentation de la température mondiale de 1 à 6°C. Le réchauffement climatique n'est pas une fatalité.

Pour lui échapper, l'Apollon devra escalader, peut-être même dépasser les plus hauts sommets des montagnes qui l'ont vu naitre.

 

Qui doit être raisonnable : l'homme ou le papillon ?

 

 

 

 

 

 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 21:44

Il est des papillons qui emballent le coeur. Qui font trembler les mains ... C'est mon obs de l'année 2010 ! l'Azuré de la sanguisorbe.

Tout comme le Fadet des laîches, cette espèce ne cesse de se raréifier ces dernières décennies. Rien de très original : agriculture intensive, disparition des zones humides... Menacé également du fait de son cycle de vie particulier, incluant une seule plante-hôte pour les chenilles et une adoption par les fourmis.

 

Aucun chaînon ne doit manquer pour profiter de ce papillon hors du commun.

 

 

Azuré de la sanguisorbe

Dordogne - 24   07.08.2010

 

         Voici un spectacle rare dans l'Ouest de la France ! L'Azuré de la sanguisorbe est si précieux...

 

Espèce protégée au niveau national, elle est inscrite en annexe II et IV de la Directive Habitats, communément appelée Directive Habitats Faune-Flore (conservation de l'espèce et de son espace naturel) adoptée par l'Union Européenne en 1992. Elle figure également en annexe II de la Convention de Berne, qui permet de renforcer sa protection européenne (espèce de faune strictement protégée). Ainsi, la capture d'imagos, la détérioration ou la destruction de son habitat, le ramassage intentionnel des oeufs, la détention et le commerce de l'espèce sont formellement interdits, sous peine de poursuites judiciaires.

 

Si cette espèce a disparu de Charente, la Dordogne accueille encore quelques populations, dont une située au Nord du département. Je connaisais son existence, sans précisions sur sa localité. Le 07 août 2010, je décidai d'aller prospecter le secteur, en appuyant mes recherches sur des prairies de fauche, naturelles, humides.

Le premier papillon bleu de la journée se présente au coin des yeux. Le vol est souple, adroit mais pas très rapide. Il déambule entre les saules puis s'éloigne. Je suis proche de la station, la Sanguisorbe officinale abonde.

 

Quelques dizaines de mètres suffiront pour surprendre un, deux puis trois papillons voletant, se poursuivant un peu, et recherchant surtout la plante salvatrice de leurs chenilles.

 

 

 

Azuré de la sanguisorbe

Dordogne - 24   07.08.2010

 

     J'ai observé beaucoup plus fréquemment le revers, le papillon se pose souvant les ailes fermées. Aucune marque jaune ou orangée, mais un fond de couleur uni parsemé de petites tâches noires. Il n'y a pas de suffusion bleue.

 

L'Azuré de la sanguisorbe ressemble beaucoup à d'autres espèces du genre Maculinea (tout aussi rares et protégées), mais s'en distingue par l'ocelle de l'espace 2 du verso de l'aile antérieure, située à égale distance entre les points submarginaux et le point discoïdal. Sur la photo ci-dessous, il est à moitié caché par la marge de l'aile postérieure mais reste visible. Contrairement à l'Azuré du serpolet Maculinea arion, les quatres ocelles du verso de l'aile antérieure ne sont pas allongées.

 

Le milieu et la présence de la plante-hôte permet également d'identifier ce papillon avec certitude. Voir la femelle pondre sur les inflorescence de Sanguisorbe officinale Sanguisorba officinalis, unique plante-hôte de ses chenilles, est diagnostique. Cette spécificité la caractérise comme étant une espèce monophage.

 

 

 

 

 

Azuré de la sanguisorbe

Dordogne - 24   07.08.2010

 

        Le même individu avec l'ocelle de l'espace 2 (le quatrième en partant du haut de l'aile antérieure) bien visible.

 

L'Azuré de la sanguisorbe fréquente les marais à tourbières inondés, légèrement calcaires. On ne le rencontre jamais en  milieu acide, la plante-hôte étant plutôt calcicole et hygrophile, parfois sur terrains secs ou pelouses maigres. L'abandon, et donc l'emboisement des prairies, est particulièrement problématique, les milieux devant rester ouverts. L'apparition du papillon varie entre la quatrième semaine de juin et la seconde, voire la troisième semaine d'août.

 

Azuré de la sanguisorbe accouplement

Accouplement    Dordogne - 24   07.08.2010

 

        Sitôt émergée et déjà, les femelles recherchent l'accouplement pour pondre quelques heures plus tard.

Cette femelle déposera près de 70 oeufs dans les inflorescences de Sanguisorbe officinale durant ses 10 jours de vol. Une vie brève... le temps est compté ! 


Azuré de la sanguisorbe

Ponte sur Sanguisorba officinalis     Dordogne - 24   08.08.2010

 

        Il est surprenant d'observer la sélection des têtes florales où sont déposés les oeufs. Les papillons sont des insectes myopes, ils distinguent les couleurs (notamment les ultraviolets), les formes et les mouvements rapides. Si les femelles peuvent être trompées par la forme et la couleur d'un support ressemblant à la Sanguisorbe, une inspection brève mais minutieuse empêche toute erreur. Pour se faire, elle caresse la plante de ses antennes, organes olfactifs indispensables pour la reconnaissance des végétaux de ponte. Une fois la plante identifiée, la femelle parcourt l'inflorescence quelques instants puis recourbe son abdomen pour y déposer un oeuf. La précision de la ponte est possible du fait qu'elle dévagine ses pièces génitales sur deux ou trois millimètres, lui permettant d'insérer les oeufs au coeur des fleurs.

 

Les têtes florales sélectionnées ne sont, en grande majorité, pas encore épanouies. Si les femelles ne pondent qu'un seul oeuf par inflorescence, elles peuvent se succéder sur la même plante. On compte alors au maximum 5 oeufs.  Après 10 à 12 jours d'incubation, les chenilles sortent et commencent leur régime carnivore. En plus de la consommation des fleurs, la plus vigoureuse dévore les autres chenilles de sa propre espèce de la même inflorescence (xénophagie).

 

Lorsqu'elle atteint son troisième stade d'évolution, au 20ème jour, elle cesse toute alimentation et se laisse tomber à terre par un fil de soie. Les fourmis entrent alors en scène.

 

 

Azuré de la sanguisorbe

Dordogne - 24   07.08.2010

 

 

      Pour poursuivre son évolution, la chenille doit obligatoirement être récupérée par des fourmis, principalement Myrmica scabrinodis. Sinon, elles meurent de faim dans les deux à trois jours.

La récupération par ces hyménoptères est rapide et s'effectue par "tricherie", la chenille diffusant des phéromones propres aux larves de fourmis. Reconnue (confondue !) et saisie dans les mandibules, la chenille est emportée dans le nid. Certaines chenilles pourraient également y pénétrer par leurs propores moyens.

Installée sous terre, elle exprime alors tout son potentiel carnivore en consommant uniquement le couvain (ensemble des oeufs, larves et nymphes) de la fourmilière sans être attaquées par les ouvrières. La chenille vivra onze mois bien à l'abri et consommera, durant cette période, quelques 600 larves de fourmis. La reine doit être prolifique, la population fournie et le nombre de chenille limité (jusqu'à 4 par fourmilière).

 

La nymphose a lieu dans la fourmilière près de l'entrée. Les imagos fraîchement émergés ne sont pas attaqués par les ouvrières, sauf en cas de blessures. Les papillons évoluent alors dans leur nouveau milieu aérien. D'abord les mâles, puis les femelles. Ce décalage permettrait aux premiers mâles de vagabonder et ainsi de coloniser de nouveaux territoire (?), même si l'Azuré de la sanguisorbe est beaucoup moins erratique que d'autres Maculinea.

 

 

La biologie extraordinaire de ce papillon explique la fragilité de ses populations. L'ensemble des chaînons de son cycle est indispensable pour la pérennité de l'espèce : des stations humides, riches en Sanguisorbe officinale ainsi que la présence de fourmis, surtout Myrmica scabrinodis. Si l'espèce peut évoluer dans des parcelles de moins d'un hectare, elle n'a pas une forte capacité de dispersion comme le Cuivré des marais . Les populations sont généralement isolées, donc très sensibles et particulièrement vulnérables. Certaines localités doivent également restées secrètes afin de limiter le dérangement volontaire et surtout le prélèvement de collectionneurs sans scrupules.

 

 

Azuré de la sanguisorbe

Dordogne - 24   07.08.2010


         Disparu des Pays-Bas dans les années 70, l'Azuré de la sanguisorbe y a été réintroduit avec succès dans les années 90. Ce qui constitue un grand espoir pour sauver ce papillon, particulier et attachant.

 

 

Dernière minute...

 

  Du nouveau pour la Charente ! L'espèce a été retrouvée en 2010 dans une petite parcelle humide entourée de maïs sur la commune de La Couronne.

 

 

 

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 16:35

C'est ainsi que l'on peut résumer la caractéristique essentielle du Tabac d'Espagne. Papillon sylvicole par excellence, il patrouille des lisières au plus profond de la forêt, en un vol solide et rapide.

 

Tabac d'Espagne

Forêt de la Braconne - 16   05.08.2010

 

        Véritable fadet des bois, le Tabac d'Espagne fait office de géant par son envergure, environ 6 cm. Sa période imaginale assez longue (de mai à septembre) permet de le croiser régulièrement dans les clairières et autres pistes forestières. A peine observé, il se faufile déjà entre les arbres puis disparaît en un vol verdoyant, décidé, presque de guerrier. Entre deux collations, il enchaîne courses poursuites avec ses congénères et bain de soleil.

 

Aérien, presque insaisissable, il faut profiter de sa pause repas pour l'immortaliser.

 

Tabac d'Espagne

Forêt de la Braconne - 16   05.08.2010

 

       L'imago ci-dessus est un mâle. On distingue ses quatre stries androconiales noires épaisses, tant au recto que sur le verso des ailes antérieures.

La plante sur laquelle il est posé est une Eupatoire à feuilles de chanvre Eupatorium cannabinum. Commune dans les milieux frais et ombragés calcaires, elle est largement visitée par le papillon, avec le Buddléia de David Buddleja davidii  ou les ronciers Rubus sp. Ce ne sont pas les plantes-hôtes de la chenille pour autant.

 

Violette de RivinViolette de Rivin Viola riviniana - plante hôte de la chenille du Tabac d'Espagne

Vallée de la Renaudie - 16    05.04.2007

 

     Comme toutes les espèces de papillons du genre Argynnis, le Tabac d'Espagne recherche les violettes. Mais à la différence de beaucoup d'autres papillons qui pondent directement sur les plantes-hôtes, le Tabac d'Espagne fait preuve d'originalité... La femelle recherche les violettes, notamment la Violette de Rivin Viola riviniana, en lisière ou aux abords des chemins.

 

Une fois la plante repérée, elle pond dans l'écorce des arbres en périphérie, à environ un mètre du sol. Les chenilles, fraichement écloses, mangent le chorion (la "coquille") de l'oeuf puis entrent en léthargie jusqu'au printemps suivant. Elles s'éveillent alors et parviennent aux feuilles des violettes qu'elles consommeront avant d'occuper à leur tour, les courants d'air à feuilles caduques.

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